Faut-il parler du climat dans une élection municipale ?

Faut-il parler du climat dans une élection municipale ? : Image à la une
Faut-il parler du climat dans une élection municipale ? : Image à la une
Accueil > Démocratie directe > Faut-il parler du climat dans une élection municipale ?

Oui, et oui. Deux raisons à cela :

1- A l’échelle d’une ville, avec les moyens d’une municipalité, il est possible de faire beaucoup pour éviter de faire empirer la situation climatique, sans attendre une solution qui tombe toute faite d’en haut. Cela ne demande que des changements d’habitudes et cela a plein de bénéfices annexes.

Un maire n’a dans ses fonctions que peu d’influence sur la politique fiscale ou industrielle du pays. Par contre, le transport et l’alimentation représentent plus de la moitié de nos émissions de CO2. Sur ces deux points nous pouvons avoir un grand impact à l’échelle locale.

Les besoins de transport sont déterminés par l’aménagement du territoire et les systèmes de mobilité (transports en commun, pistes cyclables, voies piétonnes) sont généralement de la responsabilité d’une commune ou d’une communauté de communes. Les habitudes alimentaires sont avant tout déterminées par des normes culturelles et par l’offre proposée par la grande distribution. Une ville peut agir en influençant les normes culturelles et soutenant des alternatives à la grande distribution. Une ville a donc beaucoup de moyens à sa disposition pour agir sur les deux tableaux.

2- Pour ne pas subir de plein fouet la crise climatique et les autres crises qui nous pendent au nez, il est important de s’y préparer.

On est déjà à +2°C dans la région. Si on arrive jusqu’à +4°C, les cultures actuelles ne passent plus l’été, il faut s’attendre à des baisses majeures de la production agricole. Dans le même temps, on peut aussi s’attendre à une baisse conséquente des approvisionnements en pétrole. Il n’y a pas besoin d’avoir fait Polytechnique pour voir que si la production baisse alors que la consommation continue à augmenter, on va se trouver face à un problème de taille. L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) parle de pénurie possible dès 2030. Avec quoi fonctionneront les tracteurs qui cultivent notre nourriture et les camions qui nous la livrent ?

Toutes ces crises ont le mauvais goût d’arriver très brusquement, sans prévenir. Est-ce qu’on attend d’en être là pour réagir ? Si oui, cela risque d’être trop tard. Ou alors est-ce qu’on compte sur une bonne étoile pour espérer passer entre les crises ? Pas impossible mais très peu probable.

Or de nombreuses solutions sont disponibles à l’échelle locale pour s’y préparer :

  • Développer et soutenir le maraîchage autour de la ville pour disposer de sources locales d’approvisionnement même en cas de rupture des chaînes d’approvisionnement. La diversité des cultures aide à résister aux crises. Le bio est moins dépendant du pétrole. Les petites surfaces permettent de retrouver de la biodiversité (p.ex. avec les haies). Le lien social est recréé entre consommateurs et producteurs lesquels peuvent enfin vivre décemment de leur métier.
  • Réduire les besoins de déplacements contraints.
  • Développer des modes de transport alternatifs.

Pourquoi on ne fait pas tout ça déjà aujourd’hui ?

Parce que ça coûte cher ? En réalité, beaucoup moins que toutes les réalisations de prestige plus ou moins loufoques que nous avons observées ces dernières années.

Nous pensons que ça s’explique plutôt par la combinaison d’un grand manque d’imagination, d’un fatalisme face à l’adversité, d’une vision à court terme, d’un syndrome « Don’t look up« . Nous pensons aussi qu’il est trop tard pour être pessimistes et que nous pouvons faire beaucoup avec nos petits moyens, à condition de le vouloir.

Que pensez-vous de ce sujet / cet article ?

Pour nous rencontrer ou nous écrire : contact@murmuresdelehn.fr